Né en 1975 dans le Lot-et-Garonne, Nicolas Monjo est un peintre autodidacte talentueux qui travaille actuellement à Angoulême. Après avoir longtemps cherché sa voie artistique, il découvre la peinture à l’âge de 20 ans et se consacre dès lors à développer une technique unique et poétique qui lui est propre. Cette dernière lui permet de jouer avec la matière, en proposant un style très personnel. 

En effet, l’artiste joue avec les lois de la chimie en mélangeant magistralement acrylique et huile sur une même toile, créant des effets de relief marqués qui aspirent le spectateur dans son univers. Il privilégie les tons de gris et de bleu foncé, rendant ses œuvres immédiatement reconnaissables au travers d’une atmosphère singulière, fantastique et à la limite du surréalisme.

La figure humaine est au cœur de son travail, évoluant souvent dans des univers fantastiques. Ses sujets sont souvent enfermés, écrasés par le cadre du tableau, symbolisant la difficulté de transcender notre condition dans une société violente et anxiogène. Le rapport dominant/dominé est fréquemment évoqué, avec la figure récurrente du poisson comme expression ultime.

Monjo se livre dans chacun de ses tableaux, dévoilant par touches son propre vécu dans un monde dur et froid où règne souvent la loi du plus fort. Il parvient avec brio à rendre compte de la fragilité de la condition humaine qui semble revenir écraser tous les personnages. Au sens figuré comme au sens propre, les hommes et les femmes sont enfermés par le cadre des toiles un rappel brutal de leur incapacité à se libérer des chaînes banales de l’existence et du quotidien.

Les personnages de Monjo, parfois semblables aux figures rondes de Fernand Léger, sont accompagnés d’animaux comme des chiens, des chats et des poissons. Ils se retrouvent souvent dans des postures contorsionnistes, défiant les limites physiques, comme dans ses œuvres où dix personnages se compressent dans une voiture minuscule.

Aussi, son art explore des thèmes quotidiens avec une vision personnelle et lucide, révélant la fragilité de la condition humaine. Les cœurs, les guitares, ainsi que des objets de la vie quotidienne – bouteilles, assiettes, fourchettes, verres abandonnés – peuplent ses toiles, ajoutant une touche de fantaisie et de sincérité.